"un tombeau sans nom/ avec deux Anges pleurants sur l'idéal que/ ce brise avec un renouveau du printemps./ un printemps de notre cher Recloses toutes les/ petites fleurs de la vallée qui nous est si chère/ a tous [...]" [sic] (Vœux de nouvel an de Philippe Smit au dos d'une photo du tableau (fig. 1), date et destinataire inconnus, archives privées, Paris)
Ces vœux confirment la désespérance du peintre au début de la Seconde Guerre mondiale qu’il exprime avec cette œuvre en l’honneur des anonymes "qui souffrent" et "qui luttent".
Les malheurs de la guerre ont fait glisser la lyre des mains de l’artiste dont l’idéal humaniste semble vaincu mais qui cherche la consolation dans sa foi. Et si la mort triomphe qu’importe puisque elle est une renaissance pour Emanuel Swedenborg ce qu’il affirme dans son ouvrage les Arcanes célestes, tenu par l’ange assis sur le tombeau.
En janvier 1942 Smit écrit à Nicolaas Urban: "enfin espérons toujours, puisque le Seigneur et l’Art existent".1 en réponse aux appréciations que ce dernier lui avait envoyées peu avant: "[…] Après, mon regard tombe sur la deuxième reproduction: des souvenirs plus tard – les souvenirs de Recloses! Quelle belle époque pour toi de la beauté et d’amour – des promenades intimes comme au Ciel. Des moments que la nature était dans sa plus haute extase; des moments que un vrais[sic] artiste comme toi reçoit de baume sur son âme. Des paysages immortels/ avec des impressions pour tous les temps. Bien que la figure au milieu est brisé et que les deux anges pleurent mais la beauté du paysage et le ciel - haut dessus de la figure – sont toujours là et d’une beauté indestructible! Les fleurs, si pures, si nobles, comme des nouveaux nés sont toujours là chaque printemps : ils embrassent la Lyre! […]" [sic]2
1. Philippe Smit, LAS aux époux Urban, 12 janvier 1942 (archives privées, Paris).
2. Nicolaas Urban, LAS à Philippe Smit, Ceray [Céré-la-Ronde], [Indre], Noël 1941 (archives privées, Paris), réponse après avoir reçu de Philippe Smit à Noël trois reproductions de ses dernières œuvres [PS 485], [PS 473] et [PS 486].